Diskussion über Themen der Entwicklungszusammenarbeit (EZ) in/mit Westafrika einschließlich (und vor allem) der politischen sowie sozio-ökonomischen Bedingungen in den Ländern und was EZ bewirken kann -- oder auch nicht -- oder ob sie aber nicht sogar schadet. ACHTUNG: In Ermangelung von Kommentaren lediglich Beiträge zu EZ-Themen. _________________________________________________________________

22. Januar 2006

Le Forum social de Bamako a donné la parole à l'altermondialisme africain

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LEMONDE.FR | 22.01.06 | 17h55 • Mis à jour le 22.01.06 | 17h55
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Le 6e Forum social mondial (FSM), organisé pour la première fois en Afrique, à Bamako, du 19 au 23 janvier, a attiré des milliers d'altermondialistes, et s'est largement concentré sur les problèmes spécifiques à ce continent, et notamment l'agriculture, l'accès à l'eau, la dette et l'immigration.

Ce Forum, qui se tient chaque année depuis 2001 en réponse au Forum économique mondial, "revêt une importance considérable pour l'Afrique en raison de l'extrême gravité des conséquences de la mondialisation néolibérale sur ce continent", a déclaré le comité national d'organisation du rassemblement. "L'Afrique n'est pas un continent qui va à vau-l'eau, mais l'organe le plus atteint d'un monde malade parce que pillé par une poignée d'acteurs super puissants", a-t-il affirmé dans le dossier de présentation du Forum organisé sur onze sites à travers la ville de Bamako.

BOVÉ APPELLE À SAISIR L'OMC

"Si on regarde aujourd'hui ce qui se passe dans le monde, on se rend compte qu'il y a une systématisation de l'accaparement des terres des paysans partout où ils se trouvent", de l'Amérique latine à l'Afrique où la plupart des populations vivent de l'agriculture, a estimé Ibrahima Coulibaly, membre d'un réseau ouest-africain d'organisations paysannes.

Mohamed Haïdara, coordinateur d'Afrique Verte Mali, une ONG de développement durable, s'est de son côté inquiété de l'introduction en Afrique des Organismes génétiquement modifiés (OGM), contre le gré des producteurs, mais avec la bénédiction de puissances industrielles."Ca commence chez nous avec le coton. Le jour que ce sera le tour des céréales, ça va contribuer à tuer les producteurs, ils seront obligés d'aller acheter leurs semences à une firme américaine", a dit M. Haïdara.

L'altermondialiste français José Bové a développé des arguments similaires sur la question des OGM et sur l'agriculture en général lors d'une conférence sur les"agressions contre les sociétés paysannes". Il a également invité les dirigeants africains à "attaquer l'Union européenne devant le tribunal de l'Organisation mondiale du commerce" pour distorsion et destruction de l'économie locale. Un appel lancé à l'issue d'un exposé sur une campagne lancée en 2002 contre les importation au Cameroun de poulet congelé venu d'Europe : atteignant selon lui 22 000 tonnes en 2003, elles ont lésé selon lui plus d'un million de Camerounais, avec "l'arrêt de plus de 110 000 ateliers de production de poulets". Elles seraient notamment le fait d'un industriel français implanté notamment au Brésil qui bénéficie, selon M. Bové, de financements européens de plus de 60 millions d'euros.

EN FRANCE, UNE "POLITIQUE KLEENEX" DE L'IMMIGRATION

La dette, qualifiée par certains participants d'"ennemi intime de la lutte contre la pauvreté", a également été un des thèmes majeurs de ce Forum. "Les privatisations imposées par les grands argentiers du monde alourdissent la dette des pays du tiers-monde", a accusé Aminata Barry Touré, présidente de la Coalition des alternatives dette et développement (CAD-Mali), regroupant une soixantaine d'associations."Le mécanisme est simple : on nous dit : 'Privatisez vos sociétés et on vous donnera de l'argent pour renflouer vos caisses'. Or, cela entraîne des désastres", a-t-elle ajouté.

L'immigration a elle aussi été largement évoquée, en dénonçant "le traitement inhumain et honteux" de ressortissants de pays du Sud poussés vers l'Europe par la pauvreté ou les conflits. "En France, on prend les étrangers pour faire des travaux difficiles ou ingrats, et quand on n'a plus besoin d'eux, on les jette en les expulsant", s'est insurgé un jeune participant lors une rencontre sur la question, qualifiant cette procédure de "politique Kleenex".

Autre thème abordé, celui de l'accès à l'eau, pour lequel l'ex-première dame française Danielle Mitterrand, présidente de la France Libertés, a mené campagne à Bamako. "Aujourd'hui, près de 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans le monde. (...) 34 000 personnes meurent chaque jour du manque d'eau potable", a-t-elle affirmé Mme Mitterrand, en appelant à reconnaître et respecter "le droit de l'eau d'être libre, potable et gratuite".

Le Forum de Bamako doit être suivi d'autres rencontres d'altermondialistes à Caracas (Venezuela) fin janvier, et à Karachi (Pakistan) en mars, avant un deuxième rendez-vous africain prévu en 2007 à Nairobi (Kenya).

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